
assis sur la muraille en fleur de mes limites
je regarde sérieusement dans son moment donné
oh le cadeau de vent woups l’allure de l’éternité
qui passe à toute vitesse
couché même des fois quand il fait beau tout bas
dans la rocaille douce de ma solitudineuse finitude
j’écoute l’herbe pousser à travers l’humus de mes os
et les dieux s’amuser
à me pisser la mort dans les cheveux
debout dans mon jardin de peurs bleues
bardé d’électronique et fort de ma musique
avec ma dormeuse bordée de ma belle nuit blanche
avec au loin mes camarades pacifiques
et plus loin encore mes camarades sanguinaires
mes compagnons
brassant jovialement de la bouse d’étoiles
je suis parfaitement libre
comme une métaphore
Michel Garneau, « Assis sur la muraille... », Les petits chevals amoureux, Montréal, VLB éditeur.