La migration

Je me nommerai Mississippi

Assiniboine

Azueï

Oaxaca

j’aurai un nom de reine

ma fleur d’origine

 

Je suis

j’existe

je suis venue apporter la lumière aux nations

je suis venue avec la lumière

 

Je suis revenue pour rester

je suis revenue pour prendre pays

lui donner son nom de terre.

 

Moi

femme d’entre toutes les femmes

nation d’entre toutes les nations

je reprendrai le nom de mes ancêtres

 

J’ai enfin retrouvé mon nom

j’ai enfin retrouvé mon visage

il voguait sur les eaux des océans

il pleurait avec les boat people

mangez mon corps et buvez mon sang

voici le sacrifice du gran nèg

qui a construit pays mien avec son front

la sueur sur ses tempes

la corne dans ses paumes

les dents dans la canne

 

Mon nom mon visage

pleurer les chevauchées

Sitting Bull, Tecumseh, Pontiac

sangloter Wounded Knee

Alcatraz, Yucatan, Oka

Elsipuktuk

je suis revenue avec la lumière

Bibliographical info

Natasha Kanapé Fontaine, « La migration » (extrait), Bleuets et abricots, Mémoire d’encrier, 2012, p. 72-73. 

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