Le marché de la Madeleine

Debout ! le soleil caresse nos draps.

Que ne suis-je né près de Mytilène !

Allons respirer l’odeur des cédrats

Au marché qu’on tient à la Madeleine.

 

J’ai rêvé d’un grand château dans la plaine.

Nous étions (hélas ! tu me comprendras !)

Moi, l’hôte d’un soir, vous, la châtelaine.

Debout ! le soleil caresse nos draps.

 

Nous voyagerons lorsque tu voudras !

Nous irons en Grèce, au pays d’Hélène

Dont les bras étaient moins beaux que tes bras.

Que ne suis-je né près de Mytilène !

 

En Chine où les tours sont de porcelaine,

Dans l’Inde où la noire a sous le madras

Des cheveux crépus comme de la laine,

Allons respirer l’odeur des cédrats.

 

Mais ce n’est qu’un rêve et tu t’en riras !

Allons acheter de la marjolaine,

De la marjolaine et des gobéas

Au marché qu’on tient à la Madeleine !

Bibliographical info

Mendès, Catulle, « Le marché de la Madeleine », Philoméla, Paris, Hetzel, 1863.

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