Mention de source
Christina W. Kroeker Creative

Biographie

Amber O’Reilly est une poète, slameuse, autrice de théâtre, scénariste, recherchiste et animatrice d'événements multilingue. Son premier recueil de poésie Boussole franchepublié aux Éditions du Blé, est récipiendaire du Prix littéraire Rue-Deschambault 2021 et finaliste au Prix Champlain 2022. Sa poésie contemple la construction de soi, les relations entre êtres humains, le monde naturel, la langue et la résonance des lieux. Parmi ses poètes francophones préféré·es, on retrouve Brigitte Lavallée, Lisette Lombé et Daniel Leblanc-Poirier.

Annie et Tom du lundi au vendredi est son premier texte théâtral intégral, publié aux Éditions du Blé. En 2021, elle a produit la pièce avec le Théâtre Cercle Molière de Winnipeg sous forme d'oeuvre hybride ciné-théâtre mise en scène par Marie-Ève Fontaine. La pièce a été mise en lecture au 10e Festival à haute voix 2021 au Théâtre l'Escaouette à Moncton et a été sélectionné pour le 12e Congrès international des autrices dramatiques à Montréal 2022. Amber a reçu le Prix Roland-Mahé 2021 de l'Association des théâtres francophones du Canada pour ce projet. 

Elle a complété une Résidence indépendante en écriture dramatique à l'École nationale de théâtre du Canada à Montréal de septembre 2022 à mai 23. Sa poésie et ses textes critiques ont paru dans plusieurs revues et périodiques et elle a livré des prestations au micro à travers le Canada.  Elle est aussi l'autrice de plusieurs courtes formes théâtrales et cinématographiques. Passionnée de langues, elle maîtrise le français, l’espagnol, le portugais brésilien et l’anglais. Amber a siégé aux conseils d'administration du Festival international des écrivain.e.s de Winnipeg, l’Association des auteur-e-s du Manitoba français, Cinémental Manitoba et la Fédération de la jeunesse canadienne-française.

Son héritage est canadien-français de l’Ontario, irlandais, ukrainien, norvégien et Algonquin. Elle a grandi à Yellowknife aux Territoires du Nord-Ouest où elle a vécu à temps plein jusqu’à l’âge de 16 ans. Elle a commencé à gribouiller de la poésie dans ses cahiers au secondaire et ne s’est pas arrêtée. Depuis, elle continue à se déraciner, à la fois physiquement et spirituellement. Elle a toujours été à l'écoute des récits des autres et raconté ses propres histoires. Amber voyage à travers l’espace et les autres en excavant ses œuvres de ses expériences vécues. 

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

J’ai commencé à lire de la poésie vers la huitième année à l’École Allain St-Cyr de Yellowknife (T. N.-O.). On avait dans la salle de classe des anthologies de poésie canadienne contemporaine qui m’ont permis de découvrir la poésie de Walt Whitman, Emily Dickinson, Robert Service parmi d’autres. Avec l’enseignante d’anglais, je me rappelle avoir fait des exercices pour décrire une couleur en ayant recours aux cinq sens. J’ai ensuite écrit un poème sur mon amour du chocolat noir.

Du côté francophone, on a étudié la poésie de Charles Baudelaire et d’Arthur Rimbaud. Je me souviens particulièrement du poème « Le dormeur du val » de Rimbaud. C’est un texte désarmant, car il est empreint de quiétude jusqu’au dernier vers, où on apprend que le soldat est mort et non simplement endormi. J’aime bien relire ce poème et m’en servir en contexte d’atelier pour illustrer ce que la poésie est en mesure de faire. Elle nous surprend en décrivant le monde à travers un prisme qui nous transporte, qui nous inspire, qui nous amène à réfléchir et à voir les choses autrement.

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

J’ai commencé à gribouiller des poèmes sur mes peines d’amour dans mes cahiers d’école au secondaire. J’avais tenu depuis l’âge de 10 ans environ un journal intime, et c’était naturel pour moi de déverser mes pensées en mots. La poésie m’a aidé à m’exprimer tout en y mettant un effort créatif. Elle m’a guidée dans ma croissance et dans mon développement personnel.

En 2012, j’étais étudiante au Collège du Monde-Uni Lester B. Pearson du Pacifique, avec des jeunes de partout dans le monde. Avec quatre camarades, nous avons formé une équipe de slam et nous nous sommes inscrits au tournoi de slam des écoles secondaires de Victoria (C.-B.) Victorious Voices. Ça a été un beau défi d’écrire des textes à cinq voix et de les présenter du jour au lendemain pour un public qui ne nous connaissait pas, en plus de nos slams individuels. À notre grande surprise, nous avons remporté le tournoi, et j’étais tombée amoureuse du slam. C’est donc par cette porte que je suis entrée dans l’univers de la poésie et que j’ai commencé à me considérer comme poète.

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

Les poètes sont des messagers, des lanceurs d’alerte, des détectives, des francs-tireurs et des philosophes. On interprète le phénomène de la vie et on en extrait toutes les couleurs, pour le meilleur et pour le pire. On se prononce sur des enjeux et des causes et nos poèmes font l’effet de cris de ralliement. C’est-à-dire que c’est difficile d’être pertinent en tant que poète dans le monde d’aujourd’hui sans s’engager dans le monde qui nous entoure. On ne peut exercer cet art dans un vase clos.

Dans nos communautés, les poètes peuvent travailler auprès de groupes scolaires ou encore des groupes d’adultes marginalisés ou mal desservis pour les outiller avec des moyens d’expression créatifs et les encourager à valoriser leur voix. Nous pouvons appuyer les politiciens et les entreprises en partageant nos réflexions et en leur proposant des stratégies pour user de créativité dans la résolution de problèmes et le développement économique durable. Les poètes sont à la fois des artistes et des citoyens essentiels au fonctionnement de nos sociétés.

Si vous avez un poème dans notre anthologie, qu’est-ce qui vous a inspiré lors de son écriture ?

J’espère que des poèmes de mon premier recueil de poésie Boussole franche pourront bientôt intégrer l’anthologie. Boussole franche est une exploration linguistique, émotive et naturelle des lieux où j’ai transité au cours de ma vie, y compris Yellowknife aux Territoires du Nord-Ouest, la région de Victoria en Colombie-Britannique, Winnipeg au Manitoba, Montréal et l’Argentine. Ils racontent sans pudeur mes diverses expériences, découvertes et insécurités. Une rose des vents d’une grande géographie de l’intime, du féminin et du social.

Pour écrire cette œuvre, j’ai bénéficié d’une résidence d’écriture de trois semaines dans un petit chalet en rondeaux de bois au cœur du Parc national du Mont-Riding, où je me suis réfugiée avec une boîte de mes journaux intimes et mes poèmes. J’ai fait un inventaire de mon vécu, j’ai esquissé le squelette de ma géographie intérieure, le résultat final est ce recueil qui fait voyager.

Si vous deviez choisir un poème à mémoriser dans notre anthologie, lequel serait-ce ?

« Aujourd’hui le printemps… » de Joséphine Bacon, car c’est un texte terre-à-terre qui me tranquillise et qui me rappelle de respirer.

Publications

Titre
Boussole franche
Maison d'édition
Les Éditions du Blé
Sous la direction de
J.R. Léveillé
Date
2020
Type de publication
Recueil
Titre(s) du ou des poème(s)
Noctambulle, Porte-poussières, fausse couche
Titre
Émergence
Maison d'édition
Contemporary Verse 2, Volume 42 Numéro 2
Date
2019
Type de publication
Périodique/revue
Titre(s) du ou des poème(s)
Ars politica, Terre-à-terre et dans la ruelle
Titre
Projet TERRE
Maison d'édition
Éditions David
Sous la direction de
Nelson Charest, Michel Therrien, Marc Haentjens
Date
2021
Type de publication
Anthologie
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