Mention de source
Marianne Verville

Biographie

Anthony Lacroix a terminé des études de maîtrise à l'Université du Québec à
Rimouski, sous la codirection de Camille Deslauriers (UQAR) et Nathalie Watteyne
(Univ. de Sherbrooke). Son mémoire en recherche-création porte sur la
représentation des « lieux-refuges » dans l’œuvre de Patrice Desbiens. Il a fondé les
éditions Fond’tonne en 2012. Il a publié trois livres (Carcasse d’Occident: haïkus &
autres non-poèmes, 2014; Les femmes que j’aime ne font pas de bicyclette, 2021;

La scoliose des pommiers, 2022), trois fanzines, ainsi que des nombreux textes de
recherche et de création en revues ou ouvrages collectifs (Le crachoir de Flaubert,
Moebius, Poésie en liberté, La Chambre-Claire). Il dirige présentement les éditions
Fond’tonne, coordonne le podcast de création
Le mot bruit et prépare une thèse de
doctorat subventionnée par le CRSH sur les fictions refuges sous la direction de
Martin Robitaille (UQAR)


 

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

Je me souviens avoir lu un poème de Nelligan et quelques prières (ça compte non ?) au primaire, mais le plus de mes lectures de poésie à l’école a été fait quand nous devions associer les différentes figures de style existantes à des vers de Verlaine, de Rimbaud et de Baudelaire. Seulement, je me souviens que mon prof de secondaire 4 récitait souvent le poème « Hymne à la Baudelaire » en faisant des gestes exagérés partout dans la classe (se mettre à genoux, monter sur les bureaux, varier les intonations). Je me souviens aussi de Frank Poule qui faisait un peu la même chose dans les rues de Sherbrooke avec son poème « Jean Bourgeois ». C’est durant cette période que je me suis rendu compte que la poésie pouvait être tellement plus qu’un exercice de français en silence et la même année j’ai décidé de m’acheter mon recueil avec mon argent de poche, c’était Je voudrais crever de Boris Vian.

Je peux bien faire des performances éclatées.

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

J’ai commencé très tard à écrire de la poésie. En fait, étonnement, j’ai commencé par le roman et la nouvelle parce que c’est ce que je faisais avec mes ami·e·s en secondaire 4 (j’étais très mauvais). Puis, je me suis tranquillement réorienté vers le slam et la scène de poésie pour avoir un truc à moi. Comme je n’avais aucun talent en dessin ni en musique (je n’ai aucun sens du rythme), mais que je voulais vraiment être un artiste, parce que ça me semblait être les personnes les plus cool de l’école (ou du moins celles en qui je me reconnaissais le mieux), alors j’ai travaillé vraiment très fort pour que le slam et la poésie deviennent mes voies d’expressions à moi. On ne parlait pas de poésie à mon école, on n’encourageait pas vraiment ça. J’aurais aimé qu’un organisme comme Les voix de la poésie existe à l’époque. L’an dernier, deux poètes de l’organisme y sont allé·e·s d’ailleurs.

Maintenant, après dix ans de publications à gauche et à droite et de nombreuses prestations, je commence à penser que certains de mes textes peuvent être bons et intéressants. Cependant, n’ayant jamais eu un talent naturel pour quoi que ce soit, mon sentiment d’imposteur est très fort et m’empêche de me considérer comme un « poète ». À mes yeux, je n’ai pas encore le talent et l’expérience de quelqu’un comme Élise Turcotte, Jean-Paul Daoust, Catherine Cormier Larose, Marie-Andrée Gill, alors je ne peux pas dire que je fais le même métier qu’eux et elles, ça me semble irrespectueux.

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

Pour moi un ou une poète c’est une personne qui dit beaucoup en très peu de mots.

Si vous avez un poème dans notre anthologie, qu’est-ce qui vous a inspiré lors de son écriture ?

J’aime beaucoup les poèmes qui racontent des histoires en partant des fondements mêmes de la vie quotidienne. Entre le poème lyrique et le monologue narratif, mes poèmes sont toujours de longue épopée au sujet d’un événement, important ou non, qui me soit arrivé. Pour moi, le langage est mon pouvoir magique et il serait niaiseux de ne pas m’en servir si j’en ai l’occasion. On dit aussi de ma poésie qu’elle est pleine de référents mélangés, que ce soit des théoriciens obscurs ou de la culture populaire. C’est possible, on est ce qu’on consomme après tout.

 

 

Si vous deviez choisir un poème à mémoriser dans notre anthologie, lequel serait-ce ?

Il y en a tellement !

Je crois que mon choix s’arrêterait sur « Neige » de Nathalie Watteyne.
On parle si peu du travail de cette poète, qui est pourtant d’une grandeur et d’une justesse incroyable. 
Quand j’ai des doutes sur mes écrits ou ma vision de la poésie, je relis le travail de Watteyne pour me sentir mieux.
Son enseignement de la poésie est une sorte de « lieu refuge » pour moi.

Aussi bien connaître un de ses poèmes par cœur.

Publications

Titre
Carcasse d'occident haïkus et autres non-poèmes
Maison d'édition
Fond'tonne
Date
2014
Type de publication
Recueil
Titre
La Scoliose des pommiers
Maison d'édition
La maison en feu
Sous la direction de
Florence Falgueyret, Justine Falardeau et Jeanne Simoneau
Date
à venir
Type de publication
Recueil
Titre
Les femmes que j’aime ne font pas de bicyclette
Maison d'édition
La maison en feu
Sous la direction de
Florence Falgueyret
Date
février 2021
Type de publication
Recueil
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