Biographie

Née à Montréal en 1988, Émilie Turmel vit à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Poète, performeuse et travailleuse culturelle, elle a conçu et présenté des dizaines de spectacles, de lectures publiques et d'initiatives littéraires. Quelques-uns de ses textes ont été traduits vers l'anglais, l'espagnol ou le roumain, et plusieurs sont parus en revues ou en anthologies au Canada, en France, en Colombie, en Espagne et en Roumanie. En 2018, les Éditions Poètes de brousse publient son premier livre, Casse-gueules, qui a été finaliste au prix Émile-Nelligan (Québec) et récipiendaire du prix René-Leynaud (Lyon, France). Son deuxième livre, Vanités, est paru sous la même enseigne en 2020 et s'est mérité le prix Louise-Labé.

Elle travaille actuellement pour les Éditions Perce-Neige, dont elle dirige la collection « Poésie », siège sur le conseil d'administration du Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC), se perfectionne en sérigraphie à l'atelier Imago grâce à une bourse du Conseil des arts du Canada et joue pour les Moncton Mystics, l'une des six équipes de basket-ball de la Maritime Women Basketball Association (MWBA). 

 

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

À l’école secondaire, on nous a fait lire Rimbaud et Nelligan. Je me souviens d’avoir appris par cœur « Les animaux malades de la peste », une fable de La Fontaine. On nous faisait aussi écrire des sonnets. J’ai donc longtemps pensé que la poésie ne s’écrivait qu’en alexandrins rimés. C’est plutôt à travers des films que la figure du poète a retenu mon attention pour la première fois : Cyrano de Bergerac et La société des poètes disparus. À l’époque, j’avais somme toute une vision assez romantique de la poésie. Je ne savais pas que c'était un art actuel aussi vivant! 

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

Au cégep, dans un cours de littérature, un enseignant nous a demandé de tenir un journal de lectures. Il fallait y retranscrire des citations et y noter nos impressions. Après ma lecture de « Moments fragiles » de Jacques Brault, j’ai écrit mes premiers vers, un peu comme si je répondais au poète. J’ai alors pris l’habitude de gribouiller des poèmes dans mes cahiers et dans les marges des livres. Je ne prenais pas ça au sérieux, je ne pensais pas que mes poèmes pouvaient intéresser quelqu’un d’autre que moi. C’est un de mes professeurs d’université qui m’a encouragée à soumettre mes textes à des revues et des concours. Puis, avec des ami-es, nous avons fondé un collectif d’auteur-es et nous avons présenté plusieurs spectacles littéraires. À partir de ce moment, je me suis mise à réfléchir à ce qu’était la poésie et ce qu’elle pouvait faire. C’est là que j’ai décidé d’en faire une partie importante de ma vie. 

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

L’arme du poète est la métaphore dans tout ce qu’elle a de déstabilisant. « Sous les mots il déplace toutes choses », écrivait Saint-Denys Garneau. Le poète joue avec les formes du langage pour dévoiler la pluralité du réel. Il donne consistance et épaisseur au vécu. Le travail du poète consiste à donner à sentir et à penser; il pose des questions plutôt qu’il n’impose de réponses; il fait un pas de côté, pour voir le monde différemment.

Si vous deviez choisir un poème à mémoriser dans notre anthologie, lequel serait-ce ?

« Nous » de Geneviève Desrosiers est un grand poème. Je choisirais celui-là. Dans son livre, Nombreux seront nos ennemis, il y a aussi « Mon tendre », à lire et relire.

Publications

Titre
Casse-gueules
Maison d'édition
Poètes de brousse
Date
2018
Type de publication
Recueil
Titre(s) du ou des poème(s)
L'horoscope de la veille
Titre
Françoise Stéréo : anthologie
Maison d'édition
Moult éditions
Date
2018
Type de publication
Anthologie
Titre
Vanités
Maison d'édition
Poètes de brousse
Date
2020
Type de publication
Recueil
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